J’ai vu Queen & Slim le we dernier. Je n’en avais jamais entendu parler avant de le visionner.
George Floyd n’avait pas encore été mortellement asphyxié par un policier. Camélia Jordana n’avait pas encore mis le feu aux poudres, Ahmaud Arbery avait, lui, déjà été abattu par un policier à la retraite alors qu’il faisait son jogging, Eric Garner était déjà décédé en prononçant cette même phrase “je ne peux pas respirer” et Breonna Taylor, Botham Jean, Atatiana Jefferson avait déjà été abattus, désarmés, dans leur appartement par d’autres policiers.
Autant dire que ça m’a remué les tripes.
Melina Matsoukas – dont vous connaissez probablement les clips, de Beyoncé à Rihanna, en passant par Jennifer Lopez, ou encore Solange avec son fabuleux Losing You que j’adore très fort – signe ici son premier longmétrage.
Un date Tinder dont l’histoire bascule après un contrôle au faciès qui dégénère. Ils sont noirs, le flic est blanc.
S’ensuit alors une fuite à travers le Sud des USA, moite et ségrégué. De la Louisiane à la Floride…
Un « Thelma et Louise » noir : à la fois road trip, où se déploie la culture afro-américaine, et ode à la révolte et à la liberté. Une ode où la portée est aussi politique qu’elle est esthétique.
Car la beauté est partout dans le film, dans les corps en mouvement, les couleurs, les matières, les paysages, la route, la lumière, la musique… Malheureusement la violence policière et le racisme aussi sont partout, étouffants.
Melina Matsoukas rappelle, avec talent, lyrisme et style, combien chaque vie noire compte.
#blacklivesmatter